CHIARA PARISI, L’ITALIENNE À PARIS

Directrice aujourd’hui des programmes culturels à la Monnaie de Paris, Chiara Parisi, aime les défis insolites. Romaine, professeur d’art contemporain et critique, elle a été commissaire pendant quatre du ans du cycle “La Folie de la  Villa Médicis” où elle a eu l’occasion de présenter les oeuvres de Fabrice Hybert, Rem Koolhaas, Maurizio Cattelan… Dans la foulée, pensant que rien ne l’arrêtera, elle pose sa candidature à la direction du Centre International d’art et du paysage de l’ile de Vassivière. L’italienne passe en tête, et restera sept ans, de 2004 à 2011, entre ciel et terre dans la campagne limousine. Là, dans un isolement propice et particulièrement fécond elle se dépense sans compter, organise des résidences d’artistes, soutient l’inédit, encourage les premières monographies et enrichit le parc de sculpture. Bref, présente sur tous les fronts, elle n’hésite pas  à conjuguer l’excellence aux surprises de la fête. Opiniâtre, la chercheuse ne cesse de vouloir convaincre, elle sait trouver les bons arguments et parmi ses atouts : la volonté de transmettre son enthousiasme et de provoquer des chocs salutaires. Vassivière pour longtemps encore rimera avec l’incroyable  sous-marin  d’Alexander Ponomarev, la sculpture monumentale de Yona Friedman, le Skate Park de la coréenne Koo Jeong-A, sans oublier les vaches éphémères de Claude Lévèque.  Nouveau tournant, en 2011, la Monnaie de Paris, en pleine restructuration, cherche son ambassadeur culturel, Chiara l’emporte devant plusieurs centaines de candidats. Et de nouveau elle   s’intègre à un projet qui promet d’être décoiffant. Car la vénérable institution frappant monnaie dans la seule usine encore en activité au coeur de Paris, employant 150 ouvriers, s’endormait  dans la poussière de ses privilèges régaliens. A partir de la rentrée 2014, La Monnaie, sous l’impulsion de son Président Christophe Beaux, dévoilera son nouveau visage. Symbole des métiers d’art liés au métal, l’établissement public lancera de nouvelles boutiques, présentera ses savoir-faire, créera un jardin et ouvrira le lieu sur la ville en accueillant le restaurant gastronomique de Guy Savoy qui abandonnera la rue Troyon pour les charmes de la Seine. Dans un tel site, Chiara Parisi  disposant des salons du premier étage aura toute liberté pour écrire la nouvelle histoire de la rencontre de l’institution avec l’art contemporain. Quand on lui demande les grandes lignes de son programme, elle invoque le secret défense, ses yeux bleus disent le contraire mais il faut attendre l’ouverture officielle. En guise de consolation, la Nuit blanche du 5 octobre prochain dont elle est avec Julie Pellegrin, la directrice artistique, devrait fournir une belle entrée en matière. Là encore motus et bouche cousue. Reste alors le programme de son nom Parisi qui sonne comme la livre parisis, l’ancienne monnaie du Moyen Âge et comme parisis,  toponyme du pays de France au nord de Paris. Avec un tel talisman, rien à ajouter, les esprits sont avec elle.

BERTRAND RAISON PALACE COSTES N°49 septembre 2013

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